Academia.eduAcademia.edu
2• Veyrac A. - Le symbolisme de l’as de Nîmes au crocodile. Préface de Ph. Leveau, 1998, 74 p., 42 fig. 16• Chrzanovski L. - L'urbanisme des villes romaines de Transpadane (Lombardie, Piémont, Vallée d'Aoste) 2006, 399 p., 130 fig. 3• Nickel Cl. - Gaben an die Götter. Der gallo-römische Tempelbezirk von Karden (Kr. Cochem-Zell, D) Mit Beiträgen von N. Benecke, O. Mecking, G. Lagaly und D.G. Wigg ; Vorwort von A. Haffner, 1999, III-518 p., 149 fig., 89 pl. dessins, 25 pl. ph. 17• Haüßler R. (dir.) - Romanisation et épigraphie. Etudes interdisciplinaires sur l'acculturation et l'identité dans l'Empire romain, 2008, 374 p., nbr. fig. 4• Demarolle J.-M. (dir.) - Histoire et céramologie en Gaule mosellane (Sarlorlux), 2001, 271 p., nbr. figs. 18• Péchoux L. - Les sanctuaires de périphérie urbaine en Gaule romaine. 2010, 504 p., 220 fig. dont 4 coul. 5• Augros M. et Feugère M. (dir.) - La nécropole gallo-romaine de la Citadelle à Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire), 1. Catalogue, 2002, 192 p., 4 fig., 108 pl. 19• Sabrié M. et R. (dir.) - La Maison au Grand Triclinium du Clos de la Lombarde à Narbonne. 2011, 396 p., 310 fig., 32 pl. coul. 6• Blázquez Cerrato C. - Circulación monetaria en el área o c c i dental de la península ibérica. La moneda en torno al «Camino de la Plata». Prólogo de Mª Paz García-Bellido, 2002, 358 p., 211 figs., 306 tabl., XVIII lám. 20• Schatzmann R., Martin-Kilcher S. (dir. / Hrsg.) - L'Empire romain en mutation. Répercussions sur les villes dans la deuxième moitié du 3e siècle / Das römische Reich im Umbruch. Auswirkungen auf die Städte in der zweiten Hälfte des 3. Jahrhunderts. 2011, 316 p, nbr. fig. 8• Rivet L., Sciallano M. (Textes rassemblés par) - Vivre, produire et échanger : reflets méditérrnéens. Mélanges offerts à Bernard Liou, 2002, 578 p., nbr. figs., 8 pl. coul. 9• Ferrette R., coll. H. Kérébel - La céramique gallo-romaine du site de Monterfil II à Corseul (Côtes-d’Armor). Études d’ensembles de l’époque augustéenne au début du IVe siècle; 2003, 223 p., 65 fig., 116 tab., 69 pl. 10• Ballet P., Cordier P., Dieudonné-Glad N. (dir.) - La ville et ses déchets dans le monde romain : rebuts et recyclages. Actes du colloque de Poitiers (19-21 Septembre 2002), 2003, 320 p., nbr. fig. 11• Berdeaux-Le Brazidec M.-L. - Découvertes monétaires d e s sites gallo-romains de la forêt de Compiègne (Oise) et des environs dans leurs contextes archéologiques. Préface de R. Turcan, 2003, 585 p., 221 fig., 9 tab. 12• Sabrié M. et R. (dir.) - Le Clos de la Lombarde à Narbonne. Espaces publics et privés du secteur nord-est. Préface de M. Christol, 2004, 327 p., 292 fig., 8 pl. coul. 13• Thernot R., Bel V., Mauné S. et coll. - L’établissement rural antique de Soumaltre (Aspiran, Hérault). Ferme, auberge, nécropole et atelier de potier en bordure de la voie CesseroCondatomagus (Ier-IIe s. ap. J.-C.) Avant-propos d’A. Chartrain, 2004, 388 p., 363 fig. 14• Pomarèdes H., Barberan S., Fabre L., Rigoir Y. et coll. - La Quintarié (Clermont-l’Hérault, 34). Etablissement agricole et viticulture, atelier de céramiques paléochrétiennes (D.S.P) (Ier-VIe s. ap. J.-C.). Avant-propos de Ch. Pellecuer; 2005, 191 p., 151 fig. 15• Mauné S., Genin M. (dir.) - Du Rhône aux Pyrénées : aspects 21• Trintignac A., Marot E., Ferdière A. (dir.) - Javols - Anderitum (Lozère), chef-lieu de la cité des Gabales : une ville de moyenne montagne. Bilan de 13 ans d’évaluation et de recherche (19962008). 2011, 560 p., nbr. ill., 3 pl. coul. h.-t. 22• Pichot A. - Les édifices de spectacle des Maurétanies romaines, 2011, 220 p., 108 fig., 8 tabl. 23• Ancel M.-J. - Pratiques et espaces funéraires : la crémation dans les campagnes romaines de la Gaule Belgique, 2012, 650 p., 218 fig., 120 pl., 81 tabl. 24• Cazanove O. de, Méniel P. (dir.).- Etudier les lieux de culte en Gaule romaine, 2012, 263 p., nbr. fig. . 7• Genin M., Vernhet A. (dir.) - Céramiques de la Graufesenque et autres productions d’époque romaine. Nouvelles recherches. Hommages à Bettina Hoffmann. 2002, 324 p., nbr. figs. 25• Mauné S., Duperron G. (dir.) - Du Rhône aux Pyrénées, Aspects de la vie matérielle, II, 2013, 374 p., nbr. fig. 26• Van Ossel P., Guimier-Sorbets A.-M. (textes rassemblés par) - Archéologie des jardins. Analyse des espaces et méthodes d’approche, 2013, 222 p., nbr. fig., 16 pl. coul. in-t. 27• Barbet G., Joan L., Ancel A.-M. (dir.) - La nécropole galloromaine des “Charmes d’Amont” à Tavaux (Jura), à paraître. 28• Sanchez C., Sireix Chr. (dir.) - L’organisation des productions céramiques sur l’arc atlantique : l’exemple de l’Aquitaine romaine, 2014, 316 p., nbr. fig. 29• Sabrié R. (dir.) - Le Clos de la Lombarde à Narbonne. Atelier de salaisons, Thermes, Maison IX, Rue D, 2015, 410 p., nbr. fig. , 32 pl. coul. h.-t. 30• Follain E. - Le centre monumental romain d'Apollonia d'Illyrie: iamges de synthèse et paysage urbain, 2015, 248 p., 224 fig. dont coul. in-t. Archéologie et Histoire Romaine, 31 de la vie matérielle en Gaule Narbonnaise (fin du Ier s. av. J.-C. VIe s. ap. J.-C.) 2006, 371, nbr. fig. textes réunis par S. Lemaître et C. Batigne Vallet 1• Mauné S - Les campagnes de la cité de Béziers dans l'Antiquité (partie nord-orientale) (IIe s. av. J.-C. - VIe s. ap. J.-C.). Préface de M. Clavel-Lévêque, 1998, 532 p., 216 fig. Abécédaire pour un archéologue lyonnais Mélanges offerts à Armand Desbat Titres parus dans la collection Archéologie et Histoire Romaine, 31 textes réunis par Séverine Lemaître et Cécile Batigne Vallet ABÉCÉDAIRE POUR UN ARCHÉOLOGUE LYONNAIS Mélanges offerts à Armand Desbat éditions mergoil ISSN 1285-6371 ISBN 978-2-35518-049-1 textes réunis par Séverine LEMAÎTRE et Cécile BATIGNE VALLET Abécédaire pour un archéologue lyonnais : Mélanges offerts à Armand Desbat avec des contributions de Th. Argant, P. Bailet, C. Batigne Vallet, F. Bérard, E. Bertrand, R. Brulet, St. Carrara, C. Chomer, K. Chuniaud, B. Clément, B. Dangréaux, C. Delage, P. Dessaint, D. Djaoui, D. Fellague, A. Ferdière, M. Feugère, G. Grévin, A. Hanotte, B. Helly, C. Laroche, O. Leblanc, S. Lemaître, G. Lucas, P. Maguer, St. Martin-Kilcher, G. Maza, C. Mège, M. Monin, N. Nin, M. Pichon, M. Poux, P. Rascalou, J.-Fr. Reynaud, L. Rivet, L. Robin, A. Roumégous, C. Sanchez, H. Savay-Guerraz, E. Schindler-Kaudelka, C. Schucany, T. Silvino, P. Thollard, F. Vilvorder, J. Wautier Préface de D. Soutif éditions mergoil autun 2015 Sommaire Préface D. Soutif........................................................... 9 Introduction S. Lemaître et C. Batigne Vallet....................... 11 La fabrication des bouteilles carrées en verre à Lugdunum : nouvelle découverte de moules en marbre à Lyon – Vaise L. Robin ........................................................... L'avenir du thermalisme urbain sous l'Antiquité tardive : deux exemples, tour à tour R. Brulet ........................................................... La liste de Pline et la chronologie des fondations coloniales en Gaule P. Thollard ........................................................ De la colline de Fourvière à la Presqu’île, l’horizon 3C du « sanctuaire de Cybèle » E. Bertrand........................................................ Lampes à huile des fosses à relief de banquets du « sanctuaire de Cybèle » à Lyon A. Hanotte ....................................................... 107 Découverte de nouveaux médaillons d’applique sur la Presqu’île à Lyon C. Mège ........................................................... 115 17 Des chaperons pour débat : architecture et épigraphie de l'amphithéâtre de Lyon D. Fellague ...................................................... 121 23 Balistes angkoriennes à deux arcs opposés : approche expérimentale M. Pichon ........................................................ 131 Une autre sorte de peau : le lion de Lyon T. Argant .......................................................... 139 D’Arar à Plancus : notes d’iconographie ségusiave M. Poux ........................................................... 145 Une funéraire dans la fouille du parking SaintGeorges F. Bérard .......................................................... 153 159 31 41 Comment datent les archéologues (et céramologues) : révision d’une question de méthode A. Ferdière........................................................ 47 De Lugdus à Plancus : faux, usage de faux et contresens, à propos des origines de Lugdunum G. Lucas............................................................ 57 Les mystérieux défunts du mausolée dit la « Tour de l’Horloge » à Aix-en-Provence (Bouches-duRhône) P. Bailet, G. Grévin, N. Nin........................... 65 Une préfecture d’époque augustéenne à Fréjus (Var) L. Rivet ............................................................ 177 Les fouilles du quai d’Alsace à Narbonne. Un quartier à vocation artisanale à la fin du Ier s. av. notre ère ? C. Sanchez, P. Rascalou.................................... 183 L’Orient en Occident : formes et contenus d’amphores importées et produites à Lyon S. Lemaître........................................................ 191 Nom d’une pipe ! Ou l’occupation des ruines de Saint-Romain-en-Gal (Rhône) O. Leblanc......................................................... 201 Les pipettes en terre cuite : preuve indirecte de l’utilisation des tonneaux sur Arles et Fréjus à la période flavienne D. Djaoui........................................................... 207 L’arc ajouré des fibules d’Alésia, d’Aucissa et de Bagendon : liens typologiques et culturels M. Feugère........................................................ Eine Fibel vom Typ Alesia aus Lugdunum und ein centurio aus Patavum S. Martin-Kilcher.............................................. Trophées guerriers à la porte du sanctuaire : le cas de l'enclos celtique de Grand-Champ-Est à Bessines (Deux-Sèvres) P. Maguer ......................................................... 73 81 Débats récents sur l’interprétation de « l’établissement gaulois » de la rue du Souvenir à Lyon-Vaise : une résidence aristocratique gauloise ? Nouvelles hypothèses G. Maza............................................................ 87 Le réservoir de l’abbé Caille à Lyon-Fourvière C. Chomer........................................................ 99 —5— Au pied ou à la main ? Les potiers du quartier ouest du Camp Légionnaire de Vindonissa. C. Shucany........................................................ Couvercles et couvre-plats à Lugdunum : indices d’une cuisine mijotée à l’italienne C. Batigne Vallet............................................... Rien de neuf dans les amphores lyonnaises ! T. Silvino......................................................... Mobiliers témoins d’un atelier de potiers du milieu du IIe s. à Lezoux C. Delage, K. Chuniaud................................. 217 225 285 Fantasmes ou « intuition créatrice ». Confessions d’un senior J.-F. Reynaud................................................... 293 La production d’amphores à Lyon : à propos d’une découverte ancienne B. Dangréaux................................................... 303 Apport de la microsonde électronique à l’analyse technologique de la céramique gallo-romaine : études de cas sur des sigillées de Lezoux (France) et sur des céramiques communes du nord de la Gaule des ateliers de Liberchies et Tirlemont (Belgique) D. Laduron, B. Misonne, S. Rekk et J. Wautier ......................................................... 309 Fantaisies sur les parements de l’aqueduc du Gier H. Savay-Guerraz............................................ 317 Gobelet celtique, forme romaine. Adaptation ou création d’un nouveau répertoire par les potiers du Norique ? E. Schindler-Kaudelka...................................... 325 Le gobelet à médaillon d’applique de Saint-Mard F. Vilvorder....................................................... 329 231 239 Nouveaux acquis sur l’atelier de sigillée de Pouzzoles A. Roumégous.................................................. 247 Des trous dans la rue ! Réflexions autour des fosses d’extraction de terre à bâtir à Lugdunum (Lyon) B. Clément........................................................ 255 Les ateliers romains de terres cuites architecturales sur le territoire rhônalpin C. Laroche......................................................... Modes de pensées et rivalités chez les érudits, antiquaires et archéologues lyonnais et viennois (XVIeXXe siècle) B. Helly............................................................ 261 Un exemple de développement urbain antique sur la Presqu’île : les fouilles du 27, rue Auguste-Comte et du 30, rue Sainte-Hélène (Lyon 2e) S. Carrara......................................................... 269 Le rempart de Lugdunum M. Monin, P. Dessaint................................... 277 —6— Trophées guerriers à la porte du sanctuaire : le cas de l'enclos celtique de Grand-Champ-Est à Bessines (Deux-Sèvres) Patrick Maguer A ceux qui se demanderaient quel rapport peut bien exister entre un trophée découvert dans un sanctuaire rural celtique et la riche carrière d'Armand Desbat, je répondrai qu'il a fouillé durant plusieurs années ce qui était initialement interprété comme un sanctuaire et, qu'en outre, il a publié en 2008 en collaboration avec G. Maza, les militaria de Lyon, certes plus récents (Desbat, Maza, 2008). Malgré cela, ce texte lui paraîtra sans doute exotique, du fait de sa chronologie et de son lieu d'implantation, très à l'ouest de Lyon, mais tout le monde sait combien il aime les voyages… Le sanctuaire se présente à partir du début du IIIe s. av. notre ère, sous la forme d’un enclos trapézoïdal délimité par un fossé de 46 m par 34 m (fig. 1). L’entrée est située au centre de la façade orientale de l’enclos. Le système de délimitation correspond à un fossé continu d’environ 2,5 m de largeur pour une profondeur sous décapage de 1,5 m. Celui-ci a servi à extraire les matériaux nécessaires à la mise en place d’un talus interne contraint par une palissade constituée de planches verticales et jointives. L’entrée, large de 1,5 m, n’est marquée que par une interruption de la palissade et par une passerelle comme en témoigne une fosse d’ancrage, creusée en avant de l’interruption dans la palissade. Fouillé dans le cadre de l’aménagement d’une ZAC près de Niort, le sanctuaire du Grand-Champ-Est à Bessines est à ce jour le seul site laténien à vocation cultuelle à avoir fait l’objet d’une fouille extensive (à défaut d’être exhaustive1) dans le Centre-Ouest. Sa création au cours de La Tène B2 (fin IVe s.-début IIIe s. av. notre ère), à 400 m à vol d’oiseau de la rive orientale du golfe picton, n’est sans doute pas le fruit du hasard, le sanctuaire étant un passage obligé pour qui souhaitait contourner le golfe à pied sec. Une voie gauloise longe d’ailleurs le sanctuaire sur son côté nord. Les quelques éléments de toponymie celtique recensés par J. Hiernard semblent placer ce lieu de culte à proximité d’une ancienne limite territoriale, correspondant à la fin de l’Antiquité à la frontière méridionale du premier diocèse de Poitiers (Hiernard, Simon-Hiernard, 1996, p. 46). Contrairement à la majorité des sanctuaires étudiés en Gaule celtique, celui de Bessines est définitivement abandonné au cours de La Tène D1. C’est à cette période que se développent probablement l’agglomération portuaire de Niort (oppidum ou agglomération ouverte ?) et son sanctuaire (dit «du Pain-Perdu»), implantés dans un méandre de la Sèvre niortaise. La création de l’agglomération aurait ainsi entraîné un déplacement de l’axe routier principal plus à l’est au détriment du sanctuaire. L’une des originalités du site est la présence de trois puits à eau d’environ 2,7 m à 3 m de profondeur, creusés dans le fossé aux angles nord-est, sud-est et sud-ouest de l’enclos. Ces trois puits ne sont toutefois pas strictement contemporains, le plus ancien au sud-est étant creusé à partir du fond du fossé, alors que les deux autres ne sont créés qu’une fois le fossé comblé, dans la dernière phase d'aménagement du site. L’espace interne de l’enclos, d’un peu plus de 700 m², n’est occupé que par deux bâtiments sur poteaux, situés respectivement dans l’angle nord-est et près de l’angle sudouest. Quelques trous de poteau, l’un au centre de l’enclos, d’autres au nord et au nord-ouest indiquent la présence d’aménagements supplémentaires dans l’espace interne. Enfin, trois enclos à vocation probablement funéraire ont été mis au jour immédiatement à l’ouest du sanctuaire, deux de forme quadrangulaire, le troisième subcirculaire. Le mobilier associé permet de dater leur utilisation à La Tène C2/D1, soit le IIe s. av. notre ère. La découverte en 1973, à moins de 200 m au nord, d’une remarquable tombe féminine de la fin du Ier s. de notre ère atteste du caractère pérenne de cette nécropole bien après la Conquête. 1. Trois haies traversant l’espace interne de l’enclos du sanctuaire ont dû être conservées afin d’être intégrées dans le projet d’aménagement. Quinze jours après la fouille, les haies multi-séculaires étaient rasées par les entreprises de terrassement puis replantées... — 81 — P. Maguer N Sc ar pe Me use n Mai n Rhi Rhi Marne n Oi se r cka Ne ine Mose e Meus Se nu be Da lle Mayenne Eure Sein e urt Me he be Au Sart st Vil ain e he Ou re Loi AUTRICHE ne Yon Loire Cher Sa ôn e Indr e Ain Creuse n Lac Léma Rhône Vienne r Allie Pô Isè re Loire Charente Golfe Picton agglomération gauloise et gallo-romaine de Niort Pô Dordogne e Tarn Ard èch e Verdon nn ro Ga Aveyron e Midouz Rhône Lot Sanctuaire Var Ga rd Dur anc e Ga ne ron Ebr e 0 Agglomération gauloise d'Aiffres (LTC-LTD1) 200 km Ile de Ré 0 20 km Restitution du contour de côte pour la période de La Tène. Le sanctuaire de “Grand-Champ-Est” à Bessines (Deux-Sèvres) est implanté à l’extrémité orientale du golfe picton. Limite méridionale supposée du plus ancien diocèse de Poitiers au IVe s. (d’après Hiernard et Simon-Hiernard, 1996) X=382.400 Y=148.700 Y=148.700 structures postérieures ou non datées structures laténiennes (LTB2/D1a) puits (LTB2/D1a) 0 25 m Figure 1 – Localisation et plan général du sanctuaire avec position des pièces d'armement découvertes dans le fossé de l'enclos. — 82 — Trophées guerriers à la porte du sanctuaire À la fin de La Tène, le fossé septentrional du sanctuaire a été partiellement repris par un fossé de bord de voie peu de temps après son comblement. La voie en relation avec cette structure n’est marquée que par quelques ornières. d’une arme d’estoc, plus en adéquation avec un équipement de fantassin. Fourreau 1 Faune, mobilier et restes humains Le mobilier, bien qu’abondant et varié (plus de 5000 fragments), n’atteint pas les proportions des grands sanctuaires associés à des agglomérations, du nord-est, de l’est ou du centre de la Gaule. Cependant, le site livre tous les éléments caractéristiques de ces lieux de culte : outre un ensemble faunique important (plus de 5000 restes) dont des dépôts résultant de pratiques de consommation collective, la fouille a permis la découverte d’au moins 576 individus céramique, une vingtaine d’éléments de parure en alliage cuivreux (fibule, torque, bracelet), en verre (bracelet et perles), en roche noire (bracelets) et en terre cuite (perle), des outils en fer et des résidus de forges, des outils en pierre, des objets en os (dé, embout) et en bois de cervidé ainsi que de l’armement. Les restes humains d’au moins trois individus, dont certains ayant fait l’objet de manipulations sur os frais, ont par ailleurs été retrouvés dans le fossé de l’enclos. Les armes, découvertes essentiellement dans le comblement du fossé oriental, de part et d’autre de la passerelle d’accès, correspondent a minima à deux panoplies de guerrier. Ces pièces présentent une corrosion plus importante que les autres objets en fer mis au jour sur le site, attestant ainsi d’une exposition à l’air durant un certain temps. Le lot regroupe une épée, deux fourreaux, un umbo de bouclier et une chaine de suspension d’épée. Si le nombre d’éléments est relativement modeste, il présente tous la même attribution chronologique si l’on tient compte de leur caractéristique technologique et des données stratigraphiques. La répartition des objets ainsi que leur position dans le fossé, principalement le long de sa paroi ouest, pourraient indiquer que ceux-ci étaient disposés sur le sommet du talus ou suspendus à la palissade, puis seraient tombés dans le fossé après rupture des éléments de suspension (fig. 1). Épée L. cons. : 639 mm dont 27 mm de soie l. lame : 39 mm ; épaisseur : 9,8 mm Datation contexte : La Tène C1 L’épée en fer, ployée et cisaillée, présente une pointe acérée et une soie incomplète (fig. 2, no1). La lame ne semble pas posséder de nervure centrale, mais le mauvais état de l’objet est peut-être la raison de sa disparition. En partie haute, à 70 mm de la soie, la lame a été cisaillée et présente une torsion d’environ 40°. Découverte lors du diagnostic, elle a été retrouvée le long du bord externe du fossé oriental. Sa pointe effilée indique qu’il s’agit encore L. cons : 652 mm ; l. : 45,7 mm L. bouterolle : 139,5 mm ; l. bouterolle : 42,5 mm Ce fourreau presque complet a été découvert le long de la paroi interne, à l’aplomb du bord nord de la passerelle permettant l’accès à l’enclos (fig. 2, no2). Il a été volontairement ployé à mi-hauteur et brisé en quatre fragments principaux. Le pontet n’est plus visible que par un fragment de rivet très dégradé qui permet d’identifier un pontet à fixation haute, immédiatement sous l’entrée du fourreau. Il convient de souligner l’absence de frette de renfort sous l’entrée. Les plaques sont montées avers sur revers. Aucun décor n’est perceptible mais la forte altération de la surface de l’objet est probablement à l’origine de la disparition de l’ornementation de la plaque avers. La bouterolle, relativement bien conservée, correspond au type des bouterolles circulaires ajourées. Il s’agit d’un petit exemplaire de la variante B du groupe 1 définie par Th. Lejars (Lejars, 1994) daté du début de La Tène C1 (Phase 1 de Gournay-sur-Aronde). Fourreau 2 Fragment entrée de fourreau. L. cons : 116 mm ; l. : 54,3 mm Fragment du corps du fourreau. L. cons. : 175,2 mm ; l. : 53,8 mm Ces deux fragments proviennent de la même couche cendreuse, à 3,2 m au nord de l’entrée du sanctuaire, l’un contre la paroi interne du fossé, le second au centre du comblement basal du fossé (fig. 2, no3). Parmi les éléments caractéristiques, le pontet, situé immédiatement sous l’entrée du fourreau, est de forme «classique» (type 4), selon la définition de Th. Lejars (Lejars, 1994, p. 30). Aucune frette de renfort n’est visible. Les plaques sont assemblées avers sur revers. La plaque avers a livré quelques éléments de décor présents sur les deux fragments, ocelles et losanges estampés, mais l’organisation générale du décor nous échappe, de même que le motif à l’intérieur des losanges poinçonnés. A Gournay-sur-Aronde, ces deux types d’ornements sont associés à des fourreaux de la première phase ((Lejars, 1994, GSA 2186, p. 67, GSA2351/2353, p. 68). Des ocelles sont également présents sur deux fourreaux du sanctuaire d’Allonnes ainsi qu’à Aubigné-Racan dans la Sarthe (Lejars, 2003, p. 62). La présence de losanges est bien attestée en Europe centrale (Graz en Autriche, Potypuszta en Hongrie, Manching en Bavière (Lejars, 2003, p. 61). Selon Th. Lejars, ces décors rappellent par leur — 83 — P. Maguer 3 1 4 2 7 rivet 5 0 10cm 6 0 Figure 2 – Pièces d'armement issues du fossé d'enclos du sanctuaire de Grand-Champ-Est à Bessines : Fossé oriental : 1 - Épée ; 2 - Fourreau d'épée 1 ; 3 - Fourreau d'épée 2 ; 4 - Chaine de suspension de fourreau d'épée ; 5 - Umbo de bouclier. Fossé méridional : 6 - talon de lance à douille. Fossé septentrional : 7 - anneaux de cotte de mailles rivetés. — 84 — 5 cm Trophées guerriers à la porte du sanctuaire technique (estampage) les fourreaux en cuir de la période précédente et témoignent donc du caractère archaïque de ces éléments d’armement. Une attribution au début de La Tène C1 paraît envisageable. Chaine de suspension de fourreau d’épée Découverte dans le fond du fossé oriental à l’aplomb du franchissement menant à l’entrée du sanctuaire, cette chaîne de suspension de fourreau d’épée comprend quatre fragments formant sans doute la totalité de l’objet, soit dix maillons associés à l’agrafe (visible sur le fragment le plus important) et à l’anneau initial (fig. 2, no 4). La chaîne est probablement constituée de maillons à double torsade avec grand anneau initial, mais la restauration de l’objet ne permet pas de trancher de ce point de vue. Cet élément semble toutefois identique à au moins un exemplaire de chaîne de suspension découverte sur le sanctuaire des Crânières à Faye-L’abbesse, daté du début de La Tène C1 (Lejars, 2007, p. 219-220). Cette datation est confirmée par A. Rapin, qui remarque que le crochet bouleté est transféré à La Tène C1 à l’extrémité de la chaîne la plus longue, simplifiant ainsi la fermeture et le réglage de la tension du ceinturon (Rapin, 1999). Ce même auteur note que l’amélioration de la stabilité de l’arme sur la hanche se traduit par un agrandissement du diamètre des deux anneaux initiaux ligaturés sur le pontet, ce que l’on ne peut que constater ici (4,6 mm de diamètre). Umbo de bouclier monocoque à ailettes hautes L. totale : 264,8 mm ; L. ailette : 55,3 mm ; épaisseur tôle : 1,28 mm ; H. conservée de la coque : 46,3 mm Cette pièce a été retrouvée le long de la paroi interne du fossé oriental de l’enclos, à un peu plus d’1 m au nord de l’accès à l’enclos. Il s’agit d’un umbo monocoque à ailettes hautes, type bien connu des contextes de La Tène C (fig. 2, no 5). L’une des ailettes, bien conservée, montre un trou de fixation circulaire de 5,7 mm de diamètre. La coque possède des déformations importantes, notamment un enfoncement bien marqué sur toute la hauteur de la pièce sans doute provoquée par une arme tranchante et un enfoncement de 60 mm par 50 mm correspondant à l’utilisation d’un objet contondant. Ces déformations attestent son utilisation lors de combat ou/et de mutilations dans le cadre du sanctuaire. L’impossibilité de mesurer précisément la hauteur de la coque et la taille de l’umbo ne permet pas de préciser la datation de la pièce, utilisée tout au long du IIIe s. et au cours du IIe s. av. notre ère. Toutefois, le contexte oriente la datation de l’objet vers le début du IIIe s. av. notre ère (La Tène C1). Les armes des fossés nord et sud Deux autres éléments provenant respectivement des fossés sud et nord de l’enclos, sont également à rattacher au fourniment. Il s’agit d’un talon de lance à douille (fig. 2, no 6), dont le contexte stratigraphique permet de le rattacher au plus tard à La Tène C, et d’un amas d’anneaux de cotte de mailles (fig. 2, no 7) mis au jour au sommet du comblement du fossé nord et attribué à La Tène C2/D1a. Ce dernier est constitué d’anneaux plats indépendants à l’exception de quelques cas d’anneaux liés par deux. Une observation fine de ces éléments montre la présence d’un rivetage, technique reconnue pour le moment sur trois cottes de mailles, celle de Zavist en Bohême (IIe/Ier s. av. notre ère), celle de Pontoux en Saône-et-Loire, d’époque romaine (Ier s. de notre ère) (Viand, 2008) et plus récemment, celle de Corent, du Ier s. av. notre ère (Puy-deDôme ; Demierre, 2011). Or, le dépôt d’anneaux plats découvert à Bessines appartient selon toute vraisemblance à la phase terminale de l’occupation, soit La Tène C2/D1a, et représente donc l’exemple le plus ancien de ce type. Selon A. Viand, la dimension des anneaux diminue-rait avec le temps même s’il s’agit d’une observation sur un nombre d’exemplaires réduit (Viand, 2008). Les anneaux de Bessines se placent alors, avec des diamètres allant de 9,2 mm à 10,4 mm, dans une classe intermédiaire compatible avec la datation proposée. L’empilement des anneaux pourrait indiquer la présence d’un contenant souple. La quasi-absence de lien entre les éléments laisse supposer qu’il s’agit plutôt d’anneaux destinés à être assemblés. Conclusion La répartition linéaire des armes de part et d’autre de l’entrée à l’est permet d’exclure leur exposition sous la forme d’un mannequin tel qu’illustré sur les monnaies grecques et romaines ou sur l’arc de triomphe d’Orange. Le sanctuaire rural de Bessines livre donc un exemple supplémentaire d’armes mutilées puis exposées en trophée, vraisemblablement suspendus à la palissade encadrant l’accès au lieu de culte. Il vient ainsi compléter la série des sanctuaires avec dépôts d’armes du Centre-Ouest, datés entre la fin du VIe s. et le IIe s. av. notre ère (FayeL’Abbesse dans les Deux-Sèvres, Nalliers en Vendée, Muron en Charente-Maritime et Naintré dans la Vienne). Il se différencie cependant de ces derniers par l’absence d’aménagement cultuel au cours de la période romaine. — 85 — P. 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