2• Veyrac A. - Le symbolisme de l’as de Nîmes au crocodile.
Préface de Ph. Leveau, 1998, 74 p., 42 fig.
16• Chrzanovski L. - L'urbanisme des villes romaines de
Transpadane (Lombardie, Piémont, Vallée d'Aoste) 2006, 399 p.,
130 fig.
3• Nickel Cl. - Gaben an die Götter. Der gallo-römische
Tempelbezirk von Karden (Kr. Cochem-Zell, D) Mit Beiträgen von
N. Benecke, O. Mecking, G. Lagaly und D.G. Wigg ; Vorwort von
A. Haffner, 1999, III-518 p., 149 fig., 89 pl. dessins, 25 pl. ph.
17• Haüßler R. (dir.) - Romanisation et épigraphie. Etudes interdisciplinaires sur l'acculturation et l'identité dans l'Empire romain,
2008, 374 p., nbr. fig.
4• Demarolle J.-M. (dir.) - Histoire et céramologie en Gaule
mosellane (Sarlorlux), 2001, 271 p., nbr. figs.
18• Péchoux L. - Les sanctuaires de périphérie urbaine en
Gaule romaine. 2010, 504 p., 220 fig. dont 4 coul.
5• Augros M. et Feugère M. (dir.) - La nécropole gallo-romaine
de la Citadelle à Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire), 1. Catalogue,
2002, 192 p., 4 fig., 108 pl.
19• Sabrié M. et R. (dir.) - La Maison au Grand Triclinium du
Clos de la Lombarde à Narbonne. 2011, 396 p., 310 fig., 32 pl.
coul.
6• Blázquez Cerrato C. - Circulación monetaria en el área o c c i dental de la península ibérica. La moneda en torno al «Camino de
la Plata». Prólogo de Mª Paz García-Bellido, 2002, 358 p., 211
figs., 306 tabl., XVIII lám.
20• Schatzmann R., Martin-Kilcher S. (dir. / Hrsg.) - L'Empire
romain en mutation. Répercussions sur les villes dans la deuxième moitié du 3e siècle / Das römische Reich im
Umbruch. Auswirkungen auf die Städte in der zweiten Hälfte des
3. Jahrhunderts. 2011, 316 p, nbr. fig.
8• Rivet L., Sciallano M. (Textes rassemblés par) - Vivre, produire
et échanger : reflets méditérrnéens. Mélanges offerts à Bernard
Liou, 2002, 578 p., nbr. figs., 8 pl. coul.
9• Ferrette R., coll. H. Kérébel - La céramique gallo-romaine
du site de Monterfil II à Corseul (Côtes-d’Armor). Études d’ensembles de l’époque augustéenne au début du IVe siècle; 2003,
223 p., 65 fig., 116 tab., 69 pl.
10• Ballet P., Cordier P., Dieudonné-Glad N. (dir.) - La ville et
ses déchets dans le monde romain : rebuts et recyclages. Actes
du colloque de Poitiers (19-21 Septembre 2002), 2003, 320 p., nbr.
fig.
11• Berdeaux-Le Brazidec M.-L. - Découvertes monétaires d e s
sites gallo-romains de la forêt de Compiègne (Oise) et des environs dans leurs contextes archéologiques. Préface de R. Turcan,
2003, 585 p., 221 fig., 9 tab.
12• Sabrié M. et R. (dir.) - Le Clos de la Lombarde à Narbonne. Espaces publics et privés du secteur nord-est. Préface de
M. Christol, 2004, 327 p., 292 fig., 8 pl. coul.
13• Thernot R., Bel V., Mauné S. et coll. - L’établissement rural
antique de Soumaltre (Aspiran, Hérault). Ferme, auberge, nécropole et atelier de potier en bordure de la voie CesseroCondatomagus (Ier-IIe s. ap. J.-C.) Avant-propos d’A. Chartrain,
2004, 388 p., 363 fig.
14• Pomarèdes H., Barberan S., Fabre L., Rigoir Y. et coll. - La
Quintarié (Clermont-l’Hérault, 34). Etablissement agricole et viticulture, atelier de céramiques paléochrétiennes (D.S.P) (Ier-VIe s.
ap. J.-C.). Avant-propos de Ch. Pellecuer; 2005, 191 p., 151 fig.
15• Mauné S., Genin M. (dir.) - Du Rhône aux Pyrénées : aspects
21• Trintignac A., Marot E., Ferdière A. (dir.) - Javols - Anderitum
(Lozère), chef-lieu de la cité des Gabales : une ville de moyenne
montagne. Bilan de 13 ans d’évaluation et de recherche (19962008). 2011, 560 p., nbr. ill., 3 pl. coul. h.-t.
22• Pichot A. - Les édifices de spectacle des Maurétanies
romaines, 2011, 220 p., 108 fig., 8 tabl.
23• Ancel M.-J. - Pratiques et espaces funéraires : la crémation
dans les campagnes romaines de la Gaule Belgique, 2012, 650 p.,
218 fig., 120 pl., 81 tabl.
24• Cazanove O. de, Méniel P. (dir.).- Etudier les lieux de culte en
Gaule romaine, 2012, 263 p., nbr. fig.
.
7• Genin M., Vernhet A. (dir.) - Céramiques de la Graufesenque et
autres productions d’époque romaine. Nouvelles recherches.
Hommages à Bettina Hoffmann.
2002, 324 p., nbr. figs.
25• Mauné S., Duperron G. (dir.) - Du Rhône aux Pyrénées,
Aspects de la vie matérielle, II, 2013, 374 p., nbr. fig.
26• Van Ossel P., Guimier-Sorbets A.-M. (textes rassemblés par)
- Archéologie des jardins. Analyse des espaces et méthodes d’approche, 2013, 222 p., nbr. fig., 16 pl. coul. in-t.
27• Barbet G., Joan L., Ancel A.-M. (dir.) - La nécropole galloromaine des “Charmes d’Amont” à Tavaux (Jura), à paraître.
28• Sanchez C., Sireix Chr. (dir.) - L’organisation des productions
céramiques sur l’arc atlantique : l’exemple de l’Aquitaine romaine,
2014, 316 p., nbr. fig.
29• Sabrié R. (dir.) - Le Clos de la Lombarde à Narbonne. Atelier
de salaisons, Thermes, Maison IX, Rue D, 2015, 410 p., nbr. fig. ,
32 pl. coul. h.-t.
30• Follain E. - Le centre monumental romain d'Apollonia d'Illyrie:
iamges de synthèse et paysage urbain, 2015, 248 p., 224 fig. dont
coul. in-t.
Archéologie et Histoire Romaine, 31
de la vie matérielle en Gaule Narbonnaise (fin du Ier s. av. J.-C. VIe s. ap. J.-C.) 2006, 371, nbr. fig.
textes réunis par
S. Lemaître et C. Batigne Vallet
1• Mauné S - Les campagnes de la cité de Béziers dans l'Antiquité (partie nord-orientale) (IIe s. av. J.-C. - VIe s. ap. J.-C.). Préface
de M. Clavel-Lévêque, 1998, 532 p., 216 fig.
Abécédaire pour un archéologue lyonnais
Mélanges offerts à Armand Desbat
Titres parus dans la collection
Archéologie
et Histoire
Romaine,
31
textes réunis par
Séverine Lemaître et Cécile Batigne Vallet
ABÉCÉDAIRE
POUR UN ARCHÉOLOGUE LYONNAIS
Mélanges offerts à Armand Desbat
éditions mergoil
ISSN 1285-6371
ISBN 978-2-35518-049-1
textes réunis par
Séverine LEMAÎTRE
et
Cécile BATIGNE VALLET
Abécédaire pour un archéologue lyonnais :
Mélanges offerts à Armand Desbat
avec des contributions de
Th. Argant, P. Bailet, C. Batigne Vallet, F. Bérard, E. Bertrand, R. Brulet,
St. Carrara, C. Chomer, K. Chuniaud, B. Clément, B. Dangréaux, C. Delage,
P. Dessaint, D. Djaoui, D. Fellague, A. Ferdière, M. Feugère, G. Grévin,
A. Hanotte, B. Helly, C. Laroche, O. Leblanc, S. Lemaître, G. Lucas,
P. Maguer, St. Martin-Kilcher, G. Maza, C. Mège, M. Monin, N. Nin,
M. Pichon, M. Poux, P. Rascalou, J.-Fr. Reynaud, L. Rivet, L. Robin,
A. Roumégous, C. Sanchez, H. Savay-Guerraz, E. Schindler-Kaudelka,
C. Schucany, T. Silvino, P. Thollard, F. Vilvorder, J. Wautier
Préface de D. Soutif
éditions mergoil
autun
2015
Sommaire
Préface
D. Soutif...........................................................
9
Introduction
S. Lemaître et C. Batigne Vallet.......................
11
La fabrication des bouteilles carrées en verre à
Lugdunum : nouvelle découverte de moules en
marbre à Lyon – Vaise
L. Robin ...........................................................
L'avenir du thermalisme urbain sous l'Antiquité tardive : deux exemples, tour à tour
R. Brulet ...........................................................
La liste de Pline et la chronologie des fondations
coloniales en Gaule
P. Thollard ........................................................
De la colline de Fourvière à la Presqu’île, l’horizon
3C du « sanctuaire de Cybèle »
E. Bertrand........................................................
Lampes à huile des fosses à relief de banquets du « sanctuaire
de Cybèle » à Lyon
A. Hanotte .......................................................
107
Découverte de nouveaux médaillons d’applique sur
la Presqu’île à Lyon
C. Mège ...........................................................
115
17
Des chaperons pour débat : architecture et épigraphie de l'amphithéâtre de Lyon
D. Fellague ......................................................
121
23
Balistes angkoriennes à deux arcs opposés : approche expérimentale
M. Pichon ........................................................
131
Une autre sorte de peau : le lion de Lyon
T. Argant ..........................................................
139
D’Arar à Plancus : notes d’iconographie ségusiave
M. Poux ...........................................................
145
Une funéraire dans la fouille du parking SaintGeorges
F. Bérard ..........................................................
153
159
31
41
Comment datent les archéologues (et céramologues) : révision d’une question de méthode
A. Ferdière........................................................
47
De Lugdus à Plancus : faux, usage de faux et contresens, à propos des origines de Lugdunum
G. Lucas............................................................
57
Les mystérieux défunts du mausolée dit la « Tour
de l’Horloge » à Aix-en-Provence (Bouches-duRhône)
P. Bailet, G. Grévin, N. Nin...........................
65
Une préfecture d’époque augustéenne à Fréjus
(Var)
L. Rivet ............................................................
177
Les fouilles du quai d’Alsace à Narbonne. Un quartier à vocation artisanale à la fin du Ier s. av. notre
ère ?
C. Sanchez, P. Rascalou....................................
183
L’Orient en Occident : formes et contenus d’amphores importées et produites à Lyon
S. Lemaître........................................................
191
Nom d’une pipe ! Ou l’occupation des ruines de
Saint-Romain-en-Gal (Rhône)
O. Leblanc.........................................................
201
Les pipettes en terre cuite : preuve indirecte de
l’utilisation des tonneaux sur Arles et Fréjus à la
période flavienne
D. Djaoui...........................................................
207
L’arc ajouré des fibules d’Alésia, d’Aucissa et de
Bagendon : liens typologiques et culturels
M. Feugère........................................................
Eine Fibel vom Typ Alesia aus Lugdunum und ein
centurio aus Patavum
S. Martin-Kilcher..............................................
Trophées guerriers à la porte du sanctuaire : le cas
de l'enclos celtique de Grand-Champ-Est à Bessines (Deux-Sèvres)
P. Maguer .........................................................
73
81
Débats récents sur l’interprétation de « l’établissement gaulois » de la rue du Souvenir à Lyon-Vaise
: une résidence aristocratique gauloise ? Nouvelles
hypothèses
G. Maza............................................................
87
Le réservoir de l’abbé Caille à Lyon-Fourvière
C. Chomer........................................................
99
—5—
Au pied ou à la main ? Les potiers du quartier ouest
du Camp Légionnaire de Vindonissa.
C. Shucany........................................................
Couvercles et couvre-plats à Lugdunum : indices
d’une cuisine mijotée à l’italienne
C. Batigne Vallet...............................................
Rien de neuf dans les amphores lyonnaises !
T. Silvino.........................................................
Mobiliers témoins d’un atelier de potiers du milieu
du IIe s. à Lezoux
C. Delage, K. Chuniaud.................................
217
225
285
Fantasmes ou « intuition créatrice ». Confessions
d’un senior
J.-F. Reynaud...................................................
293
La production d’amphores à Lyon : à propos d’une
découverte ancienne
B. Dangréaux...................................................
303
Apport de la microsonde électronique à l’analyse
technologique de la céramique gallo-romaine :
études de cas sur des sigillées de Lezoux (France) et
sur des céramiques communes du nord de la Gaule
des ateliers de Liberchies et Tirlemont (Belgique)
D. Laduron, B. Misonne, S. Rekk et
J. Wautier .........................................................
309
Fantaisies sur les parements de l’aqueduc du Gier
H. Savay-Guerraz............................................
317
Gobelet celtique, forme romaine. Adaptation ou
création d’un nouveau répertoire par les potiers du
Norique ?
E. Schindler-Kaudelka......................................
325
Le gobelet à médaillon d’applique de Saint-Mard
F. Vilvorder.......................................................
329
231
239
Nouveaux acquis sur l’atelier de sigillée de
Pouzzoles
A. Roumégous..................................................
247
Des trous dans la rue ! Réflexions autour des fosses
d’extraction de terre à bâtir à Lugdunum (Lyon)
B. Clément........................................................
255
Les ateliers romains de terres cuites architecturales
sur le territoire rhônalpin
C. Laroche.........................................................
Modes de pensées et rivalités chez les érudits, antiquaires et archéologues lyonnais et viennois (XVIeXXe siècle)
B. Helly............................................................
261
Un exemple de développement urbain antique sur la
Presqu’île : les fouilles du 27, rue Auguste-Comte et
du 30, rue Sainte-Hélène (Lyon 2e)
S. Carrara.........................................................
269
Le rempart de Lugdunum
M. Monin, P. Dessaint...................................
277
—6—
Trophées guerriers à la porte du sanctuaire :
le cas de l'enclos celtique de Grand-Champ-Est à Bessines
(Deux-Sèvres)
Patrick Maguer
A ceux qui se demanderaient quel rapport peut bien exister entre un trophée découvert dans un sanctuaire rural
celtique et la riche carrière d'Armand Desbat, je répondrai
qu'il a fouillé durant plusieurs années ce qui était initialement interprété comme un sanctuaire et, qu'en outre, il a
publié en 2008 en collaboration avec G. Maza, les militaria
de Lyon, certes plus récents (Desbat, Maza, 2008). Malgré
cela, ce texte lui paraîtra sans doute exotique, du fait de
sa chronologie et de son lieu d'implantation, très à l'ouest
de Lyon, mais tout le monde sait combien il aime les voyages…
Le sanctuaire se présente à partir du début du IIIe s. av.
notre ère, sous la forme d’un enclos trapézoïdal délimité
par un fossé de 46 m par 34 m (fig. 1). L’entrée est située
au centre de la façade orientale de l’enclos. Le système de
délimitation correspond à un fossé continu d’environ 2,5 m
de largeur pour une profondeur sous décapage de 1,5 m.
Celui-ci a servi à extraire les matériaux nécessaires à la
mise en place d’un talus interne contraint par une palissade
constituée de planches verticales et jointives. L’entrée,
large de 1,5 m, n’est marquée que par une interruption de
la palissade et par une passerelle comme en témoigne une
fosse d’ancrage, creusée en avant de l’interruption dans la
palissade.
Fouillé dans le cadre de l’aménagement d’une ZAC près
de Niort, le sanctuaire du Grand-Champ-Est à Bessines est
à ce jour le seul site laténien à vocation cultuelle à avoir fait
l’objet d’une fouille extensive (à défaut d’être exhaustive1)
dans le Centre-Ouest. Sa création au cours de La Tène B2
(fin IVe s.-début IIIe s. av. notre ère), à 400 m à vol d’oiseau
de la rive orientale du golfe picton, n’est sans doute pas
le fruit du hasard, le sanctuaire étant un passage obligé
pour qui souhaitait contourner le golfe à pied sec. Une voie
gauloise longe d’ailleurs le sanctuaire sur son côté nord.
Les quelques éléments de toponymie celtique recensés par
J. Hiernard semblent placer ce lieu de culte à proximité
d’une ancienne limite territoriale, correspondant à la fin de
l’Antiquité à la frontière méridionale du premier diocèse
de Poitiers (Hiernard, Simon-Hiernard, 1996, p. 46). Contrairement à la majorité des sanctuaires étudiés en Gaule
celtique, celui de Bessines est définitivement abandonné au
cours de La Tène D1. C’est à cette période que se développent probablement l’agglomération portuaire de Niort (oppidum ou agglomération ouverte ?) et son sanctuaire (dit
«du Pain-Perdu»), implantés dans un méandre de la Sèvre
niortaise. La création de l’agglomération aurait ainsi entraîné un déplacement de l’axe routier principal plus à l’est
au détriment du sanctuaire.
L’une des originalités du site est la présence de trois
puits à eau d’environ 2,7 m à 3 m de profondeur, creusés
dans le fossé aux angles nord-est, sud-est et sud-ouest de
l’enclos. Ces trois puits ne sont toutefois pas strictement
contemporains, le plus ancien au sud-est étant creusé à
partir du fond du fossé, alors que les deux autres ne sont
créés qu’une fois le fossé comblé, dans la dernière phase
d'aménagement du site.
L’espace interne de l’enclos, d’un peu plus de 700 m²,
n’est occupé que par deux bâtiments sur poteaux, situés
respectivement dans l’angle nord-est et près de l’angle sudouest. Quelques trous de poteau, l’un au centre de l’enclos,
d’autres au nord et au nord-ouest indiquent la présence
d’aménagements supplémentaires dans l’espace interne.
Enfin, trois enclos à vocation probablement funéraire
ont été mis au jour immédiatement à l’ouest du sanctuaire,
deux de forme quadrangulaire, le troisième subcirculaire.
Le mobilier associé permet de dater leur utilisation à La
Tène C2/D1, soit le IIe s. av. notre ère. La découverte en
1973, à moins de 200 m au nord, d’une remarquable tombe
féminine de la fin du Ier s. de notre ère atteste du caractère
pérenne de cette nécropole bien après la Conquête.
1. Trois haies traversant l’espace interne de l’enclos du sanctuaire ont dû être conservées afin d’être intégrées dans le projet d’aménagement. Quinze
jours après la fouille, les haies multi-séculaires étaient rasées par les entreprises de terrassement puis replantées...
— 81 —
P. Maguer
N
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Rhône
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Golfe Picton
agglomération gauloise
et gallo-romaine de Niort
Pô
Dordogne
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Verdon
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Ga
Aveyron
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Midouz
Rhône
Lot
Sanctuaire
Var
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0
Agglomération
gauloise
d'Aiffres
(LTC-LTD1)
200 km
Ile de Ré
0
20
km
Restitution du contour de côte pour la période de La Tène. Le sanctuaire de “Grand-Champ-Est”
à Bessines (Deux-Sèvres) est implanté à l’extrémité orientale du golfe picton.
Limite méridionale supposée du plus ancien diocèse de Poitiers au IVe s.
(d’après Hiernard et Simon-Hiernard, 1996)
X=382.400
Y=148.700
Y=148.700
structures postérieures ou non datées
structures laténiennes (LTB2/D1a)
puits (LTB2/D1a)
0
25 m
Figure 1 – Localisation et plan général du sanctuaire avec position des pièces d'armement découvertes dans le fossé de l'enclos.
— 82 —
Trophées guerriers à la porte du sanctuaire
À la fin de La Tène, le fossé septentrional du sanctuaire
a été partiellement repris par un fossé de bord de voie peu
de temps après son comblement. La voie en relation avec
cette structure n’est marquée que par quelques ornières.
d’une arme d’estoc, plus en adéquation avec un équipement de fantassin.
Fourreau 1
Faune, mobilier et restes humains
Le mobilier, bien qu’abondant et varié (plus de 5000
fragments), n’atteint pas les proportions des grands sanctuaires associés à des agglomérations, du nord-est, de l’est
ou du centre de la Gaule. Cependant, le site livre tous les
éléments caractéristiques de ces lieux de culte : outre un
ensemble faunique important (plus de 5000 restes) dont
des dépôts résultant de pratiques de consommation collective, la fouille a permis la découverte d’au moins 576
individus céramique, une vingtaine d’éléments de parure en alliage cuivreux (fibule, torque, bracelet), en verre
(bracelet et perles), en roche noire (bracelets) et en terre
cuite (perle), des outils en fer et des résidus de forges, des
outils en pierre, des objets en os (dé, embout) et en bois de
cervidé ainsi que de l’armement. Les restes humains d’au
moins trois individus, dont certains ayant fait l’objet de
manipulations sur os frais, ont par ailleurs été retrouvés
dans le fossé de l’enclos.
Les armes, découvertes essentiellement dans le comblement du fossé oriental, de part et d’autre de la passerelle d’accès, correspondent a minima à deux panoplies
de guerrier. Ces pièces présentent une corrosion plus importante que les autres objets en fer mis au jour sur le site,
attestant ainsi d’une exposition à l’air durant un certain
temps.
Le lot regroupe une épée, deux fourreaux, un umbo de
bouclier et une chaine de suspension d’épée. Si le nombre d’éléments est relativement modeste, il présente tous
la même attribution chronologique si l’on tient compte
de leur caractéristique technologique et des données
stratigraphiques. La répartition des objets ainsi que leur
position dans le fossé, principalement le long de sa paroi
ouest, pourraient indiquer que ceux-ci étaient disposés sur
le sommet du talus ou suspendus à la palissade, puis seraient tombés dans le fossé après rupture des éléments de
suspension (fig. 1).
Épée
L. cons. : 639 mm dont 27 mm de soie
l. lame : 39 mm ; épaisseur : 9,8 mm
Datation contexte : La Tène C1
L’épée en fer, ployée et cisaillée, présente une pointe
acérée et une soie incomplète (fig. 2, no1). La lame ne
semble pas posséder de nervure centrale, mais le mauvais
état de l’objet est peut-être la raison de sa disparition. En
partie haute, à 70 mm de la soie, la lame a été cisaillée
et présente une torsion d’environ 40°. Découverte lors du
diagnostic, elle a été retrouvée le long du bord externe du
fossé oriental. Sa pointe effilée indique qu’il s’agit encore
L. cons : 652 mm ; l. : 45,7 mm
L. bouterolle : 139,5 mm ; l. bouterolle : 42,5 mm
Ce fourreau presque complet a été découvert le long de
la paroi interne, à l’aplomb du bord nord de la passerelle
permettant l’accès à l’enclos (fig. 2, no2). Il a été volontairement ployé à mi-hauteur et brisé en quatre fragments
principaux. Le pontet n’est plus visible que par un fragment de rivet très dégradé qui permet d’identifier un pontet à fixation haute, immédiatement sous l’entrée du fourreau. Il convient de souligner l’absence de frette de renfort
sous l’entrée. Les plaques sont montées avers sur revers.
Aucun décor n’est perceptible mais la forte altération de
la surface de l’objet est probablement à l’origine de la disparition de l’ornementation de la plaque avers.
La bouterolle, relativement bien conservée, correspond au
type des bouterolles circulaires ajourées. Il s’agit d’un petit exemplaire de la variante B du groupe 1 définie par Th.
Lejars (Lejars, 1994) daté du début de La Tène C1 (Phase
1 de Gournay-sur-Aronde).
Fourreau 2
Fragment entrée de fourreau. L. cons : 116 mm ; l. : 54,3
mm
Fragment du corps du fourreau. L. cons. : 175,2 mm ; l. :
53,8 mm
Ces deux fragments proviennent de la même couche
cendreuse, à 3,2 m au nord de l’entrée du sanctuaire, l’un
contre la paroi interne du fossé, le second au centre du
comblement basal du fossé (fig. 2, no3).
Parmi les éléments caractéristiques, le pontet, situé
immédiatement sous l’entrée du fourreau, est de forme
«classique» (type 4), selon la définition de Th. Lejars
(Lejars, 1994, p. 30). Aucune frette de renfort n’est visible. Les plaques sont assemblées avers sur revers. La
plaque avers a livré quelques éléments de décor présents
sur les deux fragments, ocelles et losanges estampés,
mais l’organisation générale du décor nous échappe, de
même que le motif à l’intérieur des losanges poinçonnés. A Gournay-sur-Aronde, ces deux types d’ornements
sont associés à des fourreaux de la première phase ((Lejars, 1994, GSA 2186, p. 67, GSA2351/2353, p. 68). Des
ocelles sont également présents sur deux fourreaux du
sanctuaire d’Allonnes ainsi qu’à Aubigné-Racan dans la
Sarthe (Lejars, 2003, p. 62). La présence de losanges est
bien attestée en Europe centrale (Graz en Autriche, Potypuszta en Hongrie, Manching en Bavière (Lejars, 2003,
p. 61). Selon Th. Lejars, ces décors rappellent par leur
— 83 —
P. Maguer
3
1
4
2
7
rivet
5
0
10cm
6
0
Figure 2 – Pièces d'armement issues du fossé d'enclos du sanctuaire de Grand-Champ-Est à Bessines :
Fossé oriental : 1 - Épée ; 2 - Fourreau d'épée 1 ; 3 - Fourreau d'épée 2 ; 4 - Chaine de suspension de fourreau d'épée ; 5 - Umbo de bouclier.
Fossé méridional : 6 - talon de lance à douille.
Fossé septentrional : 7 - anneaux de cotte de mailles rivetés.
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5 cm
Trophées guerriers à la porte du sanctuaire
technique (estampage) les fourreaux en cuir de la période
précédente et témoignent donc du caractère archaïque de
ces éléments d’armement. Une attribution au début de La
Tène C1 paraît envisageable.
Chaine de suspension de fourreau d’épée
Découverte dans le fond du fossé oriental à l’aplomb
du franchissement menant à l’entrée du sanctuaire, cette
chaîne de suspension de fourreau d’épée comprend quatre
fragments formant sans doute la totalité de l’objet, soit dix
maillons associés à l’agrafe (visible sur le fragment le plus
important) et à l’anneau initial (fig. 2, no 4). La chaîne
est probablement constituée de maillons à double torsade
avec grand anneau initial, mais la restauration de l’objet
ne permet pas de trancher de ce point de vue. Cet élément
semble toutefois identique à au moins un exemplaire de
chaîne de suspension découverte sur le sanctuaire des
Crânières à Faye-L’abbesse, daté du début de La Tène
C1 (Lejars, 2007, p. 219-220). Cette datation est confirmée par A. Rapin, qui remarque que le crochet bouleté est
transféré à La Tène C1 à l’extrémité de la chaîne la plus
longue, simplifiant ainsi la fermeture et le réglage de la
tension du ceinturon (Rapin, 1999). Ce même auteur note
que l’amélioration de la stabilité de l’arme sur la hanche
se traduit par un agrandissement du diamètre des deux anneaux initiaux ligaturés sur le pontet, ce que l’on ne peut
que constater ici (4,6 mm de diamètre).
Umbo de bouclier monocoque à ailettes hautes
L. totale : 264,8 mm ; L. ailette : 55,3 mm ; épaisseur
tôle : 1,28 mm ; H. conservée de la coque : 46,3 mm
Cette pièce a été retrouvée le long de la paroi interne
du fossé oriental de l’enclos, à un peu plus d’1 m au nord
de l’accès à l’enclos. Il s’agit d’un umbo monocoque à
ailettes hautes, type bien connu des contextes de La Tène
C (fig. 2, no 5). L’une des ailettes, bien conservée, montre un trou de fixation circulaire de 5,7 mm de diamètre.
La coque possède des déformations importantes, notamment un enfoncement bien marqué sur toute la hauteur de
la pièce sans doute provoquée par une arme tranchante et
un enfoncement de 60 mm par 50 mm correspondant à
l’utilisation d’un objet contondant. Ces déformations attestent son utilisation lors de combat ou/et de mutilations
dans le cadre du sanctuaire. L’impossibilité de mesurer
précisément la hauteur de la coque et la taille de l’umbo
ne permet pas de préciser la datation de la pièce, utilisée
tout au long du IIIe s. et au cours du IIe s. av. notre ère.
Toutefois, le contexte oriente la datation de l’objet vers le
début du IIIe s. av. notre ère (La Tène C1).
Les armes des fossés nord et sud
Deux autres éléments provenant respectivement des
fossés sud et nord de l’enclos, sont également à rattacher au fourniment. Il s’agit d’un talon de lance à douille
(fig. 2, no 6), dont le contexte stratigraphique permet de le
rattacher au plus tard à La Tène C, et d’un amas d’anneaux
de cotte de mailles (fig. 2, no 7) mis au jour au sommet du
comblement du fossé nord et attribué à La Tène C2/D1a.
Ce dernier est constitué d’anneaux plats indépendants à
l’exception de quelques cas d’anneaux liés par deux. Une
observation fine de ces éléments montre la présence d’un
rivetage, technique reconnue pour le moment sur trois
cottes de mailles, celle de Zavist en Bohême (IIe/Ier s. av.
notre ère), celle de Pontoux en Saône-et-Loire, d’époque
romaine (Ier s. de notre ère) (Viand, 2008) et plus récemment, celle de Corent, du Ier s. av. notre ère (Puy-deDôme ; Demierre, 2011). Or, le dépôt d’anneaux plats découvert à Bessines appartient selon toute vraisemblance à
la phase terminale de l’occupation, soit La Tène C2/D1a,
et représente donc l’exemple le plus ancien de ce type.
Selon A. Viand, la dimension des anneaux diminue-rait
avec le temps même s’il s’agit d’une observation sur un
nombre d’exemplaires réduit (Viand, 2008). Les anneaux
de Bessines se placent alors, avec des diamètres allant de
9,2 mm à 10,4 mm, dans une classe intermédiaire compatible avec la datation proposée.
L’empilement des anneaux pourrait indiquer la
présence d’un contenant souple. La quasi-absence de
lien entre les éléments laisse supposer qu’il s’agit plutôt
d’anneaux destinés à être assemblés.
Conclusion
La répartition linéaire des armes de part et d’autre de
l’entrée à l’est permet d’exclure leur exposition sous la
forme d’un mannequin tel qu’illustré sur les monnaies
grecques et romaines ou sur l’arc de triomphe d’Orange.
Le sanctuaire rural de Bessines livre donc un exemple supplémentaire d’armes mutilées puis exposées en trophée,
vraisemblablement suspendus à la palissade encadrant
l’accès au lieu de culte. Il vient ainsi compléter la série
des sanctuaires avec dépôts d’armes du Centre-Ouest, datés entre la fin du VIe s. et le IIe s. av. notre ère (FayeL’Abbesse dans les Deux-Sèvres, Nalliers en Vendée,
Muron en Charente-Maritime et Naintré dans la Vienne).
Il se différencie cependant de ces derniers par l’absence
d’aménagement cultuel au cours de la période romaine.
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P. Maguer
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